VIELLE SAINT GIRONS est une commune du Marensin, pays connu des romains, peut-être sous le nom de Maris Sinus ou Pagus Maritinensis, pays de pignadars, de dunes, de lacs et courants. Si l’on n’a que des suppositions sur l’occupation des villages de VIELLE et ST GIRONS jusqu’au XIIème siècle, à part la présence de pointes de flèches et d’éclats de silex, il est certain que les dunes anciennes que l’on retrouve autour des bourgs et à l’intérieur du pays étaient couvertes depuis plus de 5000 ans d’une belle forêt primitive de pins maritimes, chênes, chênes-liège, arbousier, houx …
Les premiers documents citant les paroisses de St Girons et Vielle datent des XIème et XIIème siècle. C’est à cette époque qu’a été édifiée la sauveté de St Girons dont il reste deux colonnes sur les quatre bornant le camp. Une se trouve sur une propriété privée et l’autre à coté du local de l’Association Rencontres et Loisirs.
Les sauvetés ont d’abord une fonction colonisatrice et de mise en valeur des terres. Lieu d’asile placé sous le contrôle d’une abbaye, d’un monastère ou d’un prieuré, elles deviennent au XIe siècle un lieu franc où l’immunité de l’individu est respectée. Véritables villages neufs, elles ont pour objectif d’attirer et de fixer des populations agricoles afin d’occuper et de développer des régions essentiellement désertes. Les moines multiplient ainsi les enclos sacrés balisés par des bornes en pierre appelées « pyramides de sauveté » et surmontées de croix. De telles initiatives favorisent l’éclosion de nombreux villages, attirant parfois vagabonds mais surtout paysans du voisinage, qui cherchent refuge contre la violence des guerres féodales.
Selon les sources, les sauvetés du Sud Ouest de la France auraient eu un double rôle : celui de peuplement et de mise en valeur de terres encore vierges, mais également celui d’étapes sur les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle.
On situe au XIVème siècle le début d’un phénomène qui met en péril toute la zone côtière du Marensin, de l’embouchure du courant de Contis à celle de l’Adour, alors située au Plecq, hameau de Messanges. Les sables, depuis longtemps apportés par les fleuves descendant du Massif Central et des Pyrénées, poussés par les vents d’Ouest dominants, envahissent les dunes anciennes, recouvrent progressivement les forêts, les marais, les maisons, les églises, bouchent les courants de Contis et d’Huchet. Les gens de Vielle, Léon, Linxe, Escalus voient le lac de Léon se former et s’agrandir jusqu’à occuper un espace trois fois plus étendu qu’aujourd’hui. Il faut déplacer les églises de Vielle et d’Escalus.
A St Girons existaient deux paroisses, St Girons du Camp, autour de l’ancienne sauveté, et St Girons de Lest, avec sa chapelle à 2 km de la plage sur le Tuc de la Capera. Les sables ayant envahi St Girons de Lest, en 1734, l’évêque de Dax décida de supprimer cette paroisse et la chapelle fut démolie.
A la création des communes, lors de révolution française, les paroisses de Vielle et St Girons furent regroupées pour former une seule commune.
Au XIXème siècle, l’œuvre de fixation des dunes décidée par Bonaparte en 1801, confirmée par Louis XVIII en 1817 reste un magnifique exemple du pouvoir des hommes confrontés aux forces de la nature. La dune littorale a été créée de toutes pièces avec la technique des palissades montantes de l’ingénieur des Ponts et Chaussées GOURY entre 1822 et 1862 sur 220 Km de côtes, et plantée de gourbets. Une flore très particulière s’y est développée.
Les dunes de sables intérieures ont été semées de pins tout au long du XIXème siècle.
L’exploitation de la forêt à fait vivre et fait vivre encore de nos jours des centaines de personnes, autrefois avec la résine, le goudron, le charbon et le bois de sciage, de nos jours avec les scieries, les papeteries et les exploitants forestiers qui entretiennent la forêt toute l’année (nettoyage, coupe, débardage).
Si le pin n’est plus « l’arbre d’or », sa magnifique forêt cultivée reste, avec le lac, le courant et l’immense plage de sable fin, un atout touristique exceptionnel. Mais il ne faut jamais oublier la grande fragilité de cet ensemble (feux, avancé de l’océan, pollution) qui doit être respecté et protégé par tous.