La « Sauveté » de Saint-Girons
Dans le bourg de Saint Girons, au cœur du lotissement des Chênes, se dresse une colonne de pierre qui a su garder son mystère et qui reste inconnue d’une majorité d’habitants du Marensin. Or, cette colonne représente à ce jour le monument le plus ancien de notre région, si riche en sites naturels, mais si pauvre en vestiges du passé, la pierre étant un objet de luxe dans une contrée où règnent les sables. Élevée certainement au XIème siècle, elle est une des quatre bornes qui délimitaient un espace sacré appelé « sauveté » ou « sauvetat »
Origine des Sauvetés
Les premières sauvetés furent créées par l’Église, pour accueillir dans leur enceinte dès le VIème siècle, des populations victimes des invasions. La sauveté est alors un lieu d’asile, un refuge sous le contrôle d’une abbaye, d’un monastère ou d’un prieuré. Au XIème siècle, leur caractère sacré est amplifié, devenant des lieux francs où l’immunité de l’individu sera respectée. Dans le sud ouest de la France, il semblerait que les sauvetés aient eu à la même époque, un double rôle : *Celui de peuplement et de mise en valeur des terres encore vierges mais aussi : *Celui d’étapes sur les chemins de Saint-Jacques de Compostelle, fréquentés en grand nombre par les pèlerins du XIème et XIIème siècle. L’exemple de la sauveté de St Girons semble confirmer cette thèse.
En effet, St Girons est située sur un des chemins de St Jacques de Compostelle, qualifié de « voie littorale » qui mène les pèlerins arrivés par mer à Soulac vers Bayonne. Elle est jalonnée de nombreux établissements hospitaliers et d’annexes de commanderies comme au nord de St Girons, les commanderies de Contis et d’Orvignac, au sud les commanderies de Moliets et d’azur. Avec l’aide et le concours de passionnés d’histoire du Marensin, nous avons contacté un architecte de Monuments Historiques, pour monter et déposer un dossier auprès de la Commission Régionale de la Protection des Sites, pour classer cette colonne située dans le domaine public.
Il est à noter que cette colonne a été malheureusement parfaitement ignorée durant ces dernières décennies au point que de nombreux habitants de la commune ignoraient l’histoire de ce vestige. Nous avons donc signalé cette colonne par une micro signalisation particulière et posé sur le site même, un panneau à vocation pédagogique facilement accessible. Ainsi les habitants de Vielle St Girons et les touristes, nous l’avons déjà remarqué, peuvent découvrir enfin la colonne de sauveté et son histoire. A signaler que le vestige d’une deuxième colonne située dans le domaine privé retient également toute notre attention.
Le puits filtrant de Saint Girons
Au mois de Février 2013, au cours de travaux des Services Techniques, municipaux, chargés du réaménagement de la Place des Droits de l’Homme et de l’Enfant, à côté de l’Église de Saint Girons, les employés communaux ont eu l’heureuse surprise de faire apparaître les restes d’un puits fort bien bâti.
Ce puits, qui a donné une eau potable de bonne qualité pendant presque un siècle a une histoire singulière.
Il fût en effet le premier « puits filtrant » construit en 1856 selon la technique inventée par Henri Crouzet, ingénieur des Ponts et Chaussées.
Cette technique consistant en une maçonnerie de briques parfaitement imperméabilisée grâce à une couche d’enduit spécial fut très largement utilisée par la suite , dans le département des Landes et en Gironde pour fournir à la population l’eau potable qui lui faisait dramatiquement défaut jusque-là.
La municipalité de Vielle Saint Girons a mis en valeur le patrimoine que constitue le premier puits filtrant des Landes de Gascogne.
Grâce à la pyramide de verre et à son éclairage intérieur, la structure du puits Crouzet est bien visible.
Un court texte explicatif complète l’information des nombreux curieux qui s’arrêtent pour quelques longues minutes.